mercredi 7 septembre 2022

L’appel à l’aide des magazines de cinéma, face à la crise du papier


Douze titres indépendants de la presse spécialisée cinéma ont cosigné, jeudi 1er septembre 2022, une lettre destinée à la ministre de la Culture et au président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), pour les alerter sur « l’urgence financière et économique» que traverse un secteur déjà durement éprouvé par le Covid et aujourd’hui assommé par l’augmentation sans précédent du coût du papier. Parmi les signataires, de jeunes titres (Revus & corrigés, La Septième Obsession, FrenchMania, Sorociné…), des anciens (Mad Movies) et des institutions (Les Cahiers du cinéma, Positif). S’ils diffèrent en presque tout – périodicité, ligne éditoriale, tirage… –, ils ont en commun de vivre de leurs ventes et de leurs revenus publicitaires. “La presse écrite, ça reste, ça marque dans le temps et ça s’inscrit dans une histoire de la critique, c’est important.” « Quel avenir pour la presse indépendante cinéma ? » s’inquiètent donc en chœur ces professionnels, pour qui l’aide allouée par le CNC depuis trois ans, si elle a clairement le mérite d’exister, ne reflète pas la réalité de leur contribution à l’écosystème du septième art : en 2021, elle se limitait à 64 000 euros répartis entre treize titres, quand la création vidéo bénéficie de « plusieurs centaines de milliers d’euros ». La crise du papier, que vient à présent aggraver la guerre du gaz, n’est pas près de finir. « Qui peut survivre quand le papier devient aussi cher, et que tout part dans le carton et le papier toilette ? s’alarme la journaliste. Certains parmi nous ont les reins plus solides mais on essaie vraiment d’avancer tous ensemble pour obtenir davantage de considération. Au-delà de l’aspect financier, c’est presque philosophique : on se sent complètement lâchés ! » Pourquoi s’acharner, à l’ère des chaînes YouTube et des podcas? 

Source Télérama