Douze titres indépendants de la presse spécialisée cinéma ont cosigné, jeudi 1er septembre 2022, une lettre destinée à la ministre de la Culture et
au président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC),
pour les alerter sur « l’urgence financière et économique» que traverse
un secteur déjà durement éprouvé par le Covid et aujourd’hui assommé par
l’augmentation sans précédent du coût du papier. Parmi
les signataires, de jeunes titres (Revus & corrigés, La Septième
Obsession, FrenchMania, Sorociné…), des anciens (Mad Movies) et des
institutions (Les Cahiers du cinéma, Positif). S’ils diffèrent en
presque tout – périodicité, ligne éditoriale, tirage… –, ils ont en
commun de vivre de leurs ventes et de leurs revenus publicitaires. “La presse écrite, ça reste, ça marque dans le temps et ça s’inscrit dans une histoire de la critique, c’est important.” «
Quel avenir pour la presse indépendante cinéma ? » s’inquiètent donc en
chœur ces professionnels, pour qui l’aide allouée par le CNC depuis
trois ans, si elle a clairement le mérite d’exister, ne reflète pas la
réalité de leur contribution à l’écosystème du septième art : en 2021,
elle se limitait à 64 000 euros répartis entre treize titres, quand la
création vidéo bénéficie de « plusieurs centaines de milliers d’euros ».
La crise du papier, que vient à
présent aggraver la guerre du gaz, n’est pas près de finir. « Qui peut
survivre quand le papier devient aussi cher, et que tout part dans le
carton et le papier toilette ? s’alarme la journaliste. Certains parmi
nous ont les reins plus solides mais on essaie vraiment d’avancer tous
ensemble pour obtenir davantage de considération. Au-delà de l’aspect
financier, c’est presque philosophique : on se sent complètement lâchés !
» Pourquoi s’acharner, à l’ère des chaînes YouTube et des podcas?